Il rentre en France en juillet 1916 et demande à passer dans l'aviation de chasse. Il a
l'honneur de faire partie de la fameuse escadrille n° 77. Il y commence un travail acharné.

Un ordre de l'aéronautique le signale comme « brave, énergique, tenace ; n'a jamais manqué,
depuis son arrivée, un seul bombardement ». Il est enfin nommé au commandement de
l'escadrille Spad, no 100.

Il fait preuve, à chaque sortie, du courage le plus brillant. En décembre 1916, au large
des lignes allemandes, il était chargé de protéger un biplan de reconnaissance : il voit fon-
dre sur celui-ci cinq albatros ; il n'hésite pas, se précipite sur eux et dégage son camarade.

Il obtient, dès lors, citation sur citation. Sa croix de guerre, qu'il a rapportée de Saloni-
que, est recouverte de six palmes. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur et nommé
lieutenant. Il n'en reste pas moins modeste et ne croit jamais en avoir assez fait. « L'ennemi
nous a terrorisés pendant trois ans. J'essaye, pour ma faible part, de le lui faire payer le
plus chèrement possible. Ce n'est pas fini. J'espère, Dieu aidant, mener le bon combat
jusqu'à l'épuisement complet de mes forces. Il faut savoir se sacrifier et être à la hauteur
de son devoir et de sa réputation. »

"Jusqu'à la mort": : c'était en effet sa devise, et il y allait non avec résignation et par
obéissance aux ordres des chefs, mais avec entrain, de toute son âme et le sourire aux lèvres.

« Pilote de chasse de premier ordre. Le 22 janvier 1917, au cours d'une mission photogra-
phique, voyant l'avion qu'il escortait très menacé par trois avions ennemis, a foncé sur
l'adversaire, l'a mis en fuite et a poursuivi l'un des avions ennemis jusqu'à 500 mètres du
sol. »

« Modèle de courage et d'entrain. Le 24 juin 1917, a attaqué un drachen qui est tombé en
flammes. Attaqué par un groupe de cinq avions ennemis, a pu, quoique blessé, regagner
son terrain avec son avion criblé de balles. »

« Pilote d'un entrain et d'un courage admirables. Le 13 juillet 1917, grâce à son sang-
froid et à son habileté, a pu ramener au terrain son avion criblé de balles à la suite d'un
combat avec un avion ennemi qu'il a abattu. »

« Pilote d'une audace merveilleuse. Le 23 août 1917, a exécuté le bombardement d'une
gare de ravitaillement ennemi à faible hauteur, malgré un feu violent d'artillerie et de
mitrailleuses. Une blessure, un drachen, un avion ennemi abattus. Trois fois cité à l'ordre.

Inscrit pour la Légion d'honneur. »

« Pilote de chasse de haute valeur. Le 17 septembre 1917, a abattu un avion en flammes
dans nos lignes : troisième victoire officielle. »

« Pilote de chasse hors pair. Le 1er octobre 1917, a abattu un avion ennemi qui est tombé
en flammes dans nos lignes. »

Toute cette gloire sera résumée dans le portrait que faisait de lui un de ses chefs :
« Camarade charmant, toujours prêt à faciliter toutes choses, d'un entrain et d'une gaîté
qui ne se démentaient jamais ; il était pour tous l'idéal de ses compagnons. A l'escadrille,
j'ai pu longtemps admirer toutes les qualités de son cœur, connaître ses exceptionnelles
vertus et admirer sa bravoure si souvent couronnée de succès. Plus tard, à la tête de son
escadrille, il a continué à nous apparaître comme un chef modèle, comme un apôtre du
devoir et de la foi patriotique. »

D'Hautefeuille a attaché à son nom une gloire impérissable et sa mémoire mérite d'être
conservée à l'égal des plus précieuses et comme un exemple des plus belles vertus militaires.

Auteur

La Guerre Aérienne Illustrée n°95

Ajoutée le

Samedi 24 Février 2018

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Aisne, La Guerre Aérienne Illustrée

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